Comment Somepic s'est préparé à l'après-crise
Le spécialiste de la mécanique de précision, basé dans la Somme, a tiré les enseignements de la crise. Et a mis cette période à profit pour moderniser son outil de production et attaquer de nouveaux marchés.
C’est un bel exemple de résilience. Alors qu’elle a vu, en 2020, son chiffre d’affaires dévisser de moitié en quelque mois pour tomber à 5 M€, Somepic, installée depuis 1961 à Bouzincourt, près d’Albert (Somme), est finalement parvenue à mettre la période à profit pour se transformer.
Historiquement spécialisée dans l’usinage de métaux durs ou rares, tel le nickel, la PME de 85 personnes a actionné les leviers à sa disposition - dont le plan France Relance - pour moderniser son outil, le digitaliser, mais aussi sécuriser ses process. En trois ans, elle a investi 2 M€ dans son parc machines afin de se doter de robots collaboratifs, capables d’installer ou de récupérer des pièces sur les outils d’usinage, ou encore d’un tour à métaux doté d'un système de visualisation. A lui seul, cet équipement dont la livraison est prévue pour la rentrée prochaine, a coûté 500 K€ pièce.
« Ces trois dernières années, la machine-outil a progressé de manière incroyable. Ces engins intègrent désormais un suivi des consommations d’énergie, le contrôle des vibrations ou des échauffements. Surtout, ils permettent de modéliser l’opération avant l’usinage. Cela évite les erreurs et le gâchis de matière, ce qui est essentiel lorsqu’on travaille sur des métaux chers », explique Aline Doyen, Pdg de l’entreprise.
Les efforts menés pour digitaliser les process ou renforcer la sécurité informatique de l’entreprise lui ont en outre permis de mieux se positionner sur certains marchés, comme la défense ou le luxe. « Les donneurs d’ordre nous questionnent désormais systématiquement sur notre vision de l’avenir, sur la manière dont nous anticipons les choses. Par exemple, en termes de gestion des compétences. Nos investissements matériels, mais aussi dans la formation, nous permettent d’être crédibles à leurs yeux », poursuit la dirigeante.
Résultat, si l’aéronautique civile pèse encore pour 60% du chiffre d’affaires de l’entreprise, 20% de l’activité sont réalisés grâce aux marchés de la défense, le programme Rafale par exemple. Le solde se répartit entre le luxe et différents petits marchés de niche très variés. « L’activité est repartie et la conjoncture est positive ! On a retrouvé notre niveau d’avant la crise. Nous allons donc poursuivre notre stratégie », poursuit Aline Doyen, ajoutant que dans les prochaines semaines, Somepic recruterait 6 nouveaux apprentis et 4 personnes en CDI.
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