JC David : passage de témoin en douceur

Chez JC David, le dernier producteur français de poisson fumé à l'ancienne, au bois de chêne, on sait prendre son temps. C'est même là que se fait la différence : les poissons sont fumés entre 24 et 48 heures contre 4 heures pour les entreprises qui fument le poisson dans des cellules électriques. La reprise de cette Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) par Philippe Fromantin a suivi le même cours tranquille. Depuis un an, cet ancien dirigeant de la régie pub du groupe de presse Amaury avait rejoint Hervé Diers pour une transition douce. Ce dernier avait déjà cédé 30% de ses parts il y a trois ans au fonds Apicap et 40% à Jacana Invest, family office de la famille Delachaux, avec l'objectif de trouver un repreneur.

Philippe Fromantin, de formation agroalimentaire, prend donc sa relève, avec un engagement de reprise des parts d'Apicap dans deux ans.

Et en maintenant scrupuleusement les exigences de qualité et de respect des traditions. Une marque de fabrique qui vaut à JC David une croissance régulière ces dernières années, qui l'a portée à 10 M€ de chiffre d'affaires (aux deux tiers chez les grossistes) pour 50 salariés. L'entreprise produit 900 tonnes de poissons fumés par an, à 90% du haddock et du hareng, mais aussi du saumon (10%). Du poisson issu à 100% de la pêche durable.

Goulets d’étranglement

Le nouveau dirigeant n'entend pas s'engager dans une course à la croissance, sans exclure de grossir. « Si on est à 15 M€ dans trois ans, très bien ! Mais ce qui m'importe, c'est la qualité d'abord, pas le chiffre d'affaires », souligne-t-il. Philippe Fromantin veut d'abord lever les goulets d'étranglement. Pour ce faire, il va injecter 1,1 M€, pour créer un étage supplémentaire de fumaison dans les cheminées, mais aussi se doter d'une machine sous vide, et racheter un bâtiment voisin.

A plus long terme, le quinqua voit aussi l'export, qui ne pèse que 4% des ventes aujourd'hui, comme un autre relais de croissance

OD