Laurent Neveu reprend AFL à Douai

En cette fin juillet, la langueur gagne la vie économique. Pas chez AFL à Douai. L'entreprise de rénovation de logements semble une fourmilière où le nouveau patron est lui-même au four et au moulin. Il faut dire que Laurent Neveu, 45 ans, a finalisé l'acquisition de cette entreprise le 30 juin seulement. Et que l'activité est particulièrement porteuse. En cinq ans, AFL a doublé de taille pour atteindre 42 salariés et 7 M€ de chiffre d'affaires.

Laurent Neveu n'est pas un béotien dans l'univers du BTP. Ce Lorrain, ingénieur de formation, a passé jusqu'ici toute sa carrière dans le secteur, dans de grands groupes. Chez Bouygues, d'abord, où il gravira bien des échelons en huit ans, pour passer de conducteur de travaux à directeur de filiale, et où il s'occupera de beaux chantiers comme la ligne LGV Est, un viaduc autoroutier en Allemagne ou encore la nouvelle halle de la gare Saint-Charles à Marseille. Après un court séjour chez Vinci, il est recruté par Rabot Dutilleul pour démarrer une agence régionale à Nancy. Avant de rejoindre Demathieu Bard en 2013 comme directeur régional. « J'ai toujours été le patron de l'endroit où j'étais », raconte cet indépendant chevronné qui voit dans cette reprise la suite logique d'un esprit intrapreneur et de développeur. Indépendant mais pas solitaire : déjà dans ses différentes fonctions, il pratiquait assidument les clubs APM, source d'inspiration pour lui. Pour l'acquisition d'AFL, il s'est formé avec le module reprise d'entreprises du CRA (Cédants et Repreneurs d'Affaires) de Paris. Et a obtenu le soutien de plusieurs structures comme le Réseau Entreprendre Hainaut ou Douaisis Initiative, dont il vante la rapidité, BPIFrance et même Total Développement, sans parler de la dette bancaire contractée auprès de l'Ecureuil. Après avoir étudié l'idée d'un accompagnement en capital, il a réussi à boucler seul le projet. « Mais je suis convaincu que dans les années à venir, j'aurai l'envie et le besoin d'avoir un fonds à mes côtés pour un développement ou une acquisition », nuance le dirigeant qui compte aussi prendre ses marques dans son nouvel écosystème douaisien.