Music Story joue sa partition à l'export

Villeneuve-d'Ascq. Le spécialiste des métadonnées musicales est présent dans 40 pays. En adaptant à chaque fois ses outils aux spécificités locales.

Music Story s’épanouit à l’export. L’entreprise y réalise 75% de son chiffre d’affaires, en grande majorité aux Etats-Unis, le premier marché mondial d’écoute de musique. Elle est présente dans 40 pays. Il y a deux ans, elle s’est ouvert les portes du Japon en participant à un « Creative Lab » initié par France Export.

Elle y a notamment rencontré une importante plateforme locale. Après avoir développé pendant plus d’un an une « proof of concept », elle a remporté le contrat. « C’est grâce à notre technologie de “désambiguïsation”, indique Jean-Luc Biaulet, le dirigeant et fondateur de Music Story. Nous avons mis au point des algorithmes permettant de fusionner des données de différents catalogues et de repérer les erreurs. Être reconnu pour ce savoir-faire est très valorisant. »

Gros contrat en Corée

Chaque marché étranger s’avère parti- culier. Ainsi, au Japon, même si on retrouve les grandes stars internationales, 95% du marché est composé d’artistes locaux. Ce qui nécessite de faire appel à des experts musicaux du pays. A côté de son équipe de 12 personnes installée à Villeneuve-d’Ascq, qui s’occupe principalement de paramètres techniques, Music Story emploie ainsi une trentaine de personnes à l’étranger.

Autre marché particulier : la Corée du Sud, pays dans lequel Music Story va s’installer très prochainement, suite à la signature d’un gros contrat avec une société de production. Le marché y est dominé par de grands industriels, qui produisent des groupes de K-Pop, comme des marques. «Dans le pays, il y a aussi des plateformes avec des modèles économiques inédits, comme certaines mélangeant streaming et messagerie à la Twitter. » Aux Etats- Unis, Music Story est sur le point de signer un important partenariat avec un acteur de la sonorisation, qui fournit des playlists pour les lieux publics tels que les hypermarchés ou les hôtels.

S'adapter aux spécificités

Mais comment Music Story s’adapte-t-elle à toutes ces spécificités ? « Les fondations sont les mêmes, explique Jean-Luc Biaulet. Aujourd’hui, les métadonnées sont devenues le soubassement de l’industrie musicale. Il n’y a pas de fonctionnement correct sans bonnes données. » Avec l’avènement du streaming (qui représente désormais 75% de la musique enregistrée mondiale), un morceau de musique n’est plus simplement un morceau de musique. C’est aussi une description, des images, une biographie d’artiste, une pochettes d’album, ou encore une bonne synchronisation entre les paroles et le musique. S’y ajoutent les données concernant les droits d’auteurs. Music Story réalise un chiffre d’affaires de 1,7M€, avec une progression annuelle d’environ 20%. Il devrait franchir la barre des 2M€ cette année. L’objectif de Jean-Luc Biaulet est de parvenir à 5M€ dans les cinq ans. « On est sur des marchés récurrents, avec des contrats de deux à trois ans, pour des montants annuels compris entre 50K et 150K. »