Thomas Lebeurre veut mettre sa griffe sur les vêtements de travail

A la tête de l'entreprise familiale centenaire spécialisée dans les vêtements de travail, le Pdg de Lebeurre SAS a impulsé une structuration de l'entreprise qui lui a permis de quintupler ses ventes et de se tourner aujourd'hui vers l'international.

 

ll y a des histoires qu'on traîne comme un boulet et celles dont on se sert pour mieux avancer. Celle de Thomas Lebeurre, Pdg de l’entreprise éponyme à Querrieu, non loin d’Amiens, appartient à la seconde catégorie. Pas facile, en effet, d’être le représentant de la septième génération à la tête d’un des derniers survivants de l'aventure textile locale. Jeune homme, il n’avait d’ailleurs nullement l’intention d’endosser le rôle, peu attiré par le secteur de la confection. Parti à Lille après son bac, il se rêve une carrière dans le droit, avant finalement d’intégrer, au début des années 2010, l’école supérieure de commerce d’Amiens et sa formation en alternance. Le lieu d’apprentissage est tout trouvé : ce sera la PME familiale, dont son père et son grand-père tiennent encore les rênes. «Nous avons mis en place un plan de formation de cinq ans afin que j'apprenne tous les rouages de la société », explique Thomas Lebeurre. En 2016, son père Thierry, estimant que ce processus était achevé, décide de passer définitivement la main. «La transmission s’est bien passée, ce qui n’est pas toujours le cas dans les entreprises familiales. Elle a été sans doute facilitée par la croissance soutenue de l’entreprise », souligne le dirigeant.

Goût du risque

Malgré son jeune âge – 30 ans alors– le Pdg ne se contente pas de mener le business as usual. Dès sa prise de fonction, il revoit l’organigramme, créant de véritables services structurés, marketing, qualité, production.., confiés à un manager. Il renforce aussi le département commercial pour être plus en phase avec les attentes des clients, développe le catalogue produits pour s’implanter sur de nouveaux marchés, les vêtements normés ou multirisques par exemple, et investit dans la logistique, qu’il juge « stratégique » à la réactivité de l’entreprise. Jusqu’alors, les expéditions étaient assurées à partir des bâtiments historiques, disséminés, mais depuis longtemps amortis, du fabricant. Même si l’opération augmente les charges d’exploitation, Thomas Lebeurre, fidèle à son goût du risque – il pratique le Kitesurf en conditions extrêmes et la moto d’enduro en rallyes internationaux – fait le pari. Il investit 12 M€, en deux phases, pour les regrouper sur un site unique de 18 000 m2, à Villers-Bretonneux, pleinement opérationnel cette année. Résultat : en moins d’une décennie, Lebeurre a multiplié son chiffre d’affaires par cinq, soit 35 M€ cette année. « En 2021, nous avons intégré 22 nouveaux collaborateurs. Une dizaine de recrutements sont en cours. Le plus chouette dans cette histoire, c’est de voir l’entreprise se structurer, les équipes devenir autonomes », souligne le Pdg, membre du CJD et du Synamap, le syndicat professionnel des acteurs de la protection. Grâce à sa stratégie, le dirigeant a aussi permis à l’entreprise de gagner en visibilité et d’être mieux reconnue sur son marché, comme en témoigne le récent contrat signé avec le célèbre fabricant d’outillage Facom, qui lui a confié sa première gamme de vêtements de travail (Eco 121 n°120). Pour lui, l’histoire de l’entreprise familiale, créée en 1880, n’est donc pas près de s’arrêter. Il compte désormais l’inscrire à l’international, grâce à une stratégie export, qui selon ses vœux, devrait peser « entre un quart et un tiers du chiffre d’affaires » à terme, contre 10% environ aujourd’hu

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