Enquête - Filière images : Gros travelling avant pour Hikari
Le plus gros producteur audiovisuel au nord de Paris se lance dans la fiction. Et prépare une levée de fonds.
La dernière bio de Pierre Mauroy diffusée sur Weo et Public Sénat, c'est eux. Un programme diffusé sur Arte sur les enfants ukrainiens kidnappés par les Russes, aussi. Ou encore un documentaire sur les enfants abandonnés en Corée. Hikari est un acteur discret localement mais très présent dans la paysage audiovisuel français. Depuis Lille, son dirigeant Anthony Dufour pilote une équipe de 23 salariés, avec un bureau à Paris, un autre en Chine, sans compter un réseau de journalistes de par le monde qui alimentent un flux important de productions variées. L'entreprise affichait 5,7 M€ de produits d'exploitation l'an dernier. « Certains mois, nous avons 90 fiches de paie », sourit Anthony Dufour. L'activité a triplé en quatre ans. Le journaliste natif de Maubeuge, ancien correspondant de TF1 en Asie, a déjà commencé à diversifier la société en créant un pure player audiovisuel régional, baptisé « Kita ».
En quelques mois, ce canal inspiré de Brut. ou Neo a déjà des millions de vues. Le dirigeant veut aller plus loin en engageant Hikari dans l'univers de la fiction. Une ambition qui exige patience... et moyens. « Il faut plusieurs années entre le début d'un projet et sa réalisation », confirme Anthony Dufour, qui a plusieurs projets en cours. Parmi eux, une suite de Kamini à Marly-Gomont, avec l'intéressé, 40 ans après sa chanson virale. La seule affectation des résultats (toujours bénéficiaires) aux réserves ne suffit plus face au rythme des productions envisagées, malgré le soutien de Pictanovo. Pour accélérer, la société prépare ainsi une ouverture de capital, avec l'accompagnement de Roscoff Finance, un spécialiste du secteur. « Je crois beaucoup à ce métier, mais il est sous-capitalisé », pointe Anthony Dufour, qui table sur une levée de 2 à 3 millions d'euros d'ici la fin d'année.
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