Kevin Ha imprime sa marque à Cotton Bird
Embauché en 2019 comme directeur général, le Lillois vient de conclure l'acquisition de Cotton Bird, leader français du faire part haut de gamme. Récit d'une reprise vraiment pas comme les autres.
Ambiance très cosy et conversations téléphoniques en langue allemande lors de notre visite dans les bureaux lillois de Cotton Bird. Un nom qui ne cache pas un professionnel du linge mais le numéro un français du faire-part haut de gamme, dont le siège et l'unité de production sont à Perpignan, là où l'entreprise fut créée en 2011 par Hector et Frédérique Cano. Dix ans plus tard, l'entreprise, qui commercialise sur le web, réalise 17 M€ de chiffre d'affaires dont un tiers à l'export, avec 110 salariés, répartis entre le Roussillon (70) et Lille (40). Une entreprise qui vient de changer de mains au terme d'une transmission peu banale à Kévin Ha, 37 ans, qui se définit comme « un pur produit lillois ».
Ce titulaire d'une licence en e-commerce, qui se revendique comme un vrai geek, a mené un parcours riche qui l'a conduit de 3 Suisses (chef de projet) à la création d'entreprise : un jeu sur Facebook, revendu, et une activité de consultant, notamment pour Alice's Garden. Arrivé à l'âge mûr, il fait connaître autour de lui son envie de changer d'horizon, et son profil capte l'attention d'un chasseur de tête, qui lui propose un projet de direction dans le sud de la France. Il devient ainsi directeur général de Cotton Bird, embarquant sur place femme et enfants (deux filles)... deux mois avant le premier confinement. « J'arrivais pour faire de la croissance et on a eu la Covid ! Mais cela a mis en exergue les défaillances de l'entreprise et permis de corriger le tir », raconte-t-il.
Des décisions sont prises de fermer les bureaux de Budapest et de Barcelone, au profit d'un bureau à Lille, mieux positionné pour les ambitions européennes de l'entreprise, d'élargir la gamme vers la décoration, les anniversaires d'enfants. Pas suffisant pour compenser le choc sur les mariages, à l'arrêt, mais assez pour donner une confiance totale aux fondateurs. « En janvier 2019, ayant pris conscience de la nécessité d'accélérer encore, j'ai émis le souhait de reprendre auprès d'Hector Cano ». Et ce dernier accepte, allant même jusqu'à déléguer à Kevin Ha la structuration de l'opération ! « J'ai été à la fois le cédant et le repreneur. Hector adhérait au projet mais ne souhaitait pas s'en occuper », sourit-il. Il contacte alors sa banque, la BNP banque privée, qui le met en contact avec la banque d'affaires Largillière Finance, spécialisée en fusions-acquisitions, avant de chercher un partenaire financier au capital. 15 fonds se présentent, et c'est finalement Trajan que Kevin Ha retient : « on s'est très bien entendus très vite, c'est un jeune fonds et des managers de ma génération ». Au terme du closing, réalisé en mars 2022, Kevin Ha détient les clés de l'entreprise avec 18% des parts, un partenaire de poids et un soutien fort du personnel avec qui il avait déjà écrit en quelque sorte les bases de la nouvelle feuille de route. Du reste, la prise de participation d'une quinzaine de managers au tour de table est déjà actée.
Et demain ? Croissance organique, externe, export, tous les leviers de croissance sont au menu. « Nouveaux pays, nouveaux services, nouveaux produits », résume-t-il, évoquant l'ouverture du marché britannique à très court terme, et même des perspectives hors Europe déjà dans le viseur. L'objectif 2022 est chiffré à 20 M€. En attendant, la petite famille est déjà remontée à Lille, Kevin pilotant le développement européen depuis le Nord, tandis que sa femme poursuit elle-même une aventure entrepreneuriale à travers son projet Naetur, de compléments alimentaires en e-commerce
Ces articles peuvent également vous intéresser :
Yannick Sené détient les clés du redressement de Tub 2000 & TS
La prospère menuiserie métallique et la serrurerie valenciennoise a failli disparaître avec le décès de son dirigeant. Tub 2000 & TS vient d’être reprise par Yannick Sené. Avec déjà plusieurs succès majeurs.
Il reprend 123Roulement avec des ambitions européennes
Pierre Seznec tient les rênes du distributeur de pièces techniques depuis l’été dernier. Il lorgne une croissance à deux chiffres dès 2022. Sa feuille de route : développer l’offre B to B, la gamme produits et accélérer à l’export.
Laurent Neveu reprend AFL à Douai
Après 22 ans de grands groupes, l'ex patron régional de Demathieu Bard rachète une entreprise de rénovation de logements individuels à Douai.
Cedric Hamel se connecte aux vannes Corri-Servais
L'ex-cadre international démarre une nouvelle vie, à la tête d'une petite pépite régionale, la société de robinetterie industrielle haut de gamme Corri-Servais, au cœur de Tourcoing.
Xavier Vincent veut fédérer un petit groupe industriel
En pleine crise sanitaire, il vient de boucler la reprise de Regiprocess, à Roubaix, spécialiste des appareils à pression de grande taille. Avec pour idée de fédérer un petit groupe sur des créneaux de niche.
Interor : l'alchimie fine d'une reprise à forte ambition
La famille fondatrice passe la main à Turenne Santé, qui devient majoritaire, et à Geoffroy Waroqueaux, un nouveau président bien décidé à doper ce spécialiste de chimie fine méconnu.
Des stations Shell à la PME centenaire
Après trente ans dans des multinationales, Daniel Allais a jeté son dévolu sur le petit fabricant de solutions de produits chimiques Verbièse, à Merville.
Métaux : Votat veut accélérer à l'international
Philippe Marillaud, cadre dirigeant de la métallurgie, reprend cette PME spécialiste du travail des métaux. Il veut s'appuyer sur son expérience à l'international pour développer l'entreprise.
Serame déroule ses nouvelles ambitions
Charles Dernoncourt reprend les rênes de cette PME familiale, spécialiste nordiste de la conception et fabrication de dérouleurs et d’enrouleurs non-stop. Rencontre avec ce jeune dirigeant de 29 ans qui veut faire de Serame un leader sur son marché.
Benoît Henno veut incarner la logistique à taille humaine
En octobre 2017, il rachète Prestapack et Dometrans, deux entreprises de conditionnement à façon et de logistique. 18 mois plus tard, les effectifs sont passés de 7 à 18, le chiffre d'affaires a triplé.