Poclain Hydraulics : Laurent Bataille prépare le passage de témoins
Le major des systèmes hydrauliques pour engins non routiers ouvre son capital à Crédit Mutuel Equity, Picardie Investissement et l'IRD, via le fonds FE2T. Objectif : tourner l’ETI vers l’avenir, tout en préparant la succession familiale.
A soixante-six ans, Laurent Bataille (photo) entend passer le flambeau de l’ETI familiale, spécialiste mondial des transmissions hydrauliques, « en douceur », selon son expression. Le dirigeant, petit-fils du fondateur, et fils de celui qui en fit la célébrité grâce aux célèbres pelles rouges, vient pour cela de réorganiser totalement le capital du groupe. « Nous étions jusqu’à présent six frères et sœurs associés au capital. Trois ont souhaité se retirer. Nous avons donc mené une opération de relution, c’est-à-dire que nous avons racheté nos propres actions via un emprunt. Cette opération a aussi été l’occasion de faire entrer des fonds d’investissement pour poursuivre le développement de l'entreprise », détaille le PDG. Au total, Poclain Hydraulics totalise 400 M€ de chiffre d’affaires et 2 500 salariés, dont 600 dans l’Oise, son siège historique. Au sortir de cette réorganisation, la branche familiale de Laurent Bataille - déjà incarnée dans l'entreprise par deux de ses filles - est désormais majoritaire avec 60 % du capital. A ses côtés, un pool d’investisseur, conduit par Crédit Mutuel Equity (CME), en partenariat avec Picardie Investissement et l'IRD, qui mobilise pour la première fois le fonds FE2T, annoncé en décembre comme une outil de transformation et d’accélération dédié aux « pépites » régionales. Ensemble, ils détiennent désormais un quart du capital, le reste étant distribué aux salariés (15%).
A l’affût des sociétés prometteuses
Présentée comme stratégique, cette nouvelle donne actionnariale permet aussi à Poclain Hydraulics de lever quelque 50 M€. De quoi investir encore davantage dans l’innovation pour le groupe qui consacre déjà 7% en moyenne de son chiffre d’affaires à la R&D, et figure au palmarès annuel des brevets. En 2021, cette stratégie de modernisation permanente s’est traduite par une enveloppe d’investissement de 25 M€ environ. En 2022, celle-ci atteint déjà 16 M€ : «De tels niveaux sont rendus nécessaires par l’ampleur du prochain défi ! Je pense bien sûr à la transition énergétique, à l’électrification en particulier, de notre secteur. La demande de nos clients, y compris dans le BTP ou dans les mines, est de plus en plus forte. Nous devons y répondre », affirme le dirigeant. « A l’international, la concurrence est rude. Le premier à proposer des technologies fiables et éprouvées remporte les marchés. Il nous faut donc aller vite en développant rapidement des innovations et donc en intégrant des compétences de haut niveau », poursuit Laurent Bataille. Au-delà de ses capacités propres, Poclain se tient donc à l’affût de sociétés prometteuses dans ses domaines d’activité. Une veille qui lui a permis de prendre des participations au sein de la société d’ingénierie slovène Emsiso, expert du contrôle des machines électriques, mais aussi du lillois Samsys, dans le recueil de données de machines agricoles
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