Pressings de France, une transmission d'entreprise mais aussi de savoir-faire

Olivier Boin a racheté et rebaptisé le spécialiste des pressings FDN. Une opération tout en douceur avec le cédant Didier Poignand.

Rien ne prédestinait Olivier Boin, ex courtier en prêt immobilier, à travailler dans le secteur du pressing. C’est dans le cadre de ses activités immobilières qu’il rencontre Didier Poignand, le fondateur du groupe de pressings FDN. Olivier Boin est alors le bailleur des murs de l’établissement de la rue Nationale à Lille quand survient le Covid. A cause du confinement, Didier Poignant lui avait demandé une pause dans les règlements locatifs. Les deux hommes ont échangé, se sont rencontrés, ont sympathisé.

Quelques mois plus tard, Didier Poignand lui confie être en quête d’un successeur. Olivier Boin saisit l’occasion. « J’avais envie d’entreprendre, raconte-t-il. Je cherchais à reprendre une société et à acquérir un nouveau savoir. Je n’avais pas particulièrement d’appétence pour le secteur du pressing, mais ce métier me plaît, parce qu’il est concret. On touche à tout, aussi bien à la mécanique qu’au produit. On voit aussi ce qu’on fait. On nettoie quelque chose et on le rend propre. »

En décembre 2020, Olivier Boin reprend 5% du capital du Groupe FDN. Il rejoint l’entreprise le 1er avril 2021 pour y occuper des fonctions opérationnelles, avant d'acquérir 19% de plus huit mois plus tard, puis la totalité en juillet 2023. Les fonds d’investissement Sopromec Participations et Finorpa participent à l’opération.

Coup de jeune

Cette transmission s’est opérée en douceur, sur une période deux ans. Olivier Boin a pu ainsi se familiariser avec l’entreprise de 110 salariés. « C’est une belle histoire qui s'est nouée entre Didier et moi, relate le repreneur de 38 ans. Il m’a fait connaître un secteur, où chaque pressing a ses particularités. Cette transmission, c’est un peu comme celle d’un père à son fils. » Aujourd’hui, Olivier Boin entend donner une nouvelle impulsion au groupe, rebaptisé Pressings de France, qui compte 32 établissements, 30 dans le Nord et le Pas-de-Calais et 2 à Dijon, repris à un ancien franchisé. Tous appartiennent au groupe en nom propre. « Je veux donner un petit peu de jeunesse au groupe », affirme-t-il sans dé- voiler précisément sa stratégie à ses concurrents.

Dans un premier temps, Olivier Boin entend consolider le réseau dans le Nord-Pas-de-Calais, avant d’effectuer des opérations de croissance externe. Il aurait déjà en vue des cibles régio- nales et nationales. Il veut aussi préserver le nettoyage à sec, alors que de plus en plus de concurrents optent uniquement pour le nettoyage à l’eau. « On ne peut pas nettoyer toutes les matières à l’eau, assure-t-il, comme celles pour les vestes et les costumes. Cette reprise, c’est aussi la transmission d’un savoir-faire. »