Négoce de l'acier : Huon repris par deux de ses cadres

Laura Dupire et Nicolas Crequit ont repris leur entreprise de négoce de l'acier, mais aussi une autre que Huon venait d'acquérir, également dans le Hainaut-Cambrésis.

Une reprise dans la continuité. Laura Dupire et Nicolas Crequit ont travaillé une dizaine d’années chez Huon avant de racheter l’entreprise créée en 1920. Elle était directrice administrative et financière, lui directeur commercial et de l’exploitation. Jean-Paul Huon, le petit-fils du fondateur, avait décidé de vendre car aucun de ses cinq enfants ne souhaitait reprendre le flambeau. Les discussions ont débuté en 2019. Mais le Covid est passé par là et l'entreprise, entre temps, a mis la main sur Caffiaux-Debatte Aciers. « Cela a un peu changé la donne, reconnaît Nicolas Crequit. Au lieu de racheter une entreprise, il y en avait désormais deux !» Pour y parvenir, le duo a créé une holding au nom très rock, « Aciers/DC », accompagnée par Finorpa à hauteur de 600 K€. La BPI et des banques partenaires ont participé au montage financier. Socoda, le groupement d’achat national auquel adhèrent les deux entreprises, les a aussi épaulés.

« La transmission s’est déroulée sans période transitoire », explique Laura Dupire, devenue directrice générale, tandis que son complice prend la présidence de la holding. Huon et Caffiaux sont tous deux spécialistes du négoce d’acier. Le premier, installé à Saint-Amand-les-Eaux, s’adresse à l’industrie. Le second, au Cateau-Cambrésis, travaille avec des spécialistes du bâtiment. Ils sont 47 salariés d’un côté, 16 de l’autre. Cinquante kilomètres séparent ces deux entreprises aux profils complémentaires, mais qui n’ont pas vocation à se rapprocher. « Aucun regroupement n’est envisagé. Les deux entreprises sont dans le même groupe, mais complètement distinctes. Il n’y a pas d’entente, pas de vues sur les stocks respectifs »

Envolée des matières premières
Le chiffre d’affaires 2021-2022 s’élevait à 50 M€ (30-35 M€ pour Huon, 15-20 M€ pour Caffiaux), gonflé par l’envolée du prix des matières premières.

« En temps normal, notre chiffre d’affaires est de 30 à 40 M€ », détaille Nicolas Crequit. Les deux entreprises rayonnent dans une zone de chalandise de 150 km. Après le rachat, le duo souhaite poursuivre la stratégie commerciale déjà enclenchée et la politique d’investissements. La marge de manœuvre reste toutefois limitée en raison de la dette du rachat.

Pour marquer la différence, les nouveaux dirigeants entendent se montrer plus vigilant sur les enjeux sociaux. « Etant d’anciens salariés, nous sommes très attentifs à l’humain. C’est au centre de nos réflexions. Le bien-être au travail est extrêmement important. Nous avons par exemple maintenu les accords d’intéressements. Nous allons bientôt renouveler les équipements des magasiniers ou investir dans de nouveaux vestiaires, avec des douches plus grandes et plus modernes. » Les enjeux environnementaux sont aussi pris en compte. Ainsi, toute la force logistique (interne à l’entreprise) est en passe d’être renouvelée avec des camions fonctionnant au biocarburant. Pour que l’acier ait une touche de vert.