Un nouveau duo prend les commandes de Primagroup

Philippe Devaux et Matthieu Guéroult ont signé la reprise de l'entreprise de Libercourt, spécialisée en injection plastique et en machines de manutention continue, en juin dernier.
Le petit groupe Primagroup, à Libercourt, change de mains. Suite au décès de son fondateur Jacques Ricourt, en 2021, la famille a cédé les rênes à un duo d'ingénieurs : Matthieu Guéroult, 47 ans, normand d'origine, et déjà repreneur d'entreprise à travers Améthys, à Seclin, dans le traitement de l'eau, cédée après six ans de développement ; et Philippe Devaux, ingénieur ICAM, 40 ans, qui a notamment passé 10 ans chez Ramery comme commercial. Les deux amis s'étaient connus il y a longtemps dans une entreprise d'ascenseurs, Schindler, et sont restés proches depuis. « Quand j'ai revendu, on a parlé entrepreneuriat avec Philippe, avec qui on partage les mêmes valeurs. Et moi, je ne voulais pas reprendre une entreprise seul »
C'est ainsi que les deux compères vont passer par tous les réseaux pour cribler une trentaine de dossiers, dont 5 sérieux, avec deux principaux critères : il fallait une dimension technique... et de la place pour deux dirigeants. Primagroup remplissait parfaitement les conditions, avec deux activités et deux entités très distinctes : Philippe prend donc la tête de Primaplast, fabricant de machines de manutention et convoyage (10 salariés, 1,1 M€ de chiffre d'affaires), présent notamment dans le secteur agroalimentaire et Matthieu celle de Prim'Injection, fabricant de pièces par injection plastique pour de nombreux secteurs, dont l'automobile (20 salariés, 3,5 M€). « Au-delà, nous sommes aussi très complémentaires, Matthieu est plus gestionnaire, sur l'administration et les finances, moi je suis davantage commercial », souligne Philippe Devaux.
Mise en place de l'intéressement
Accompagnés pendant cinq mois par le fils de l'ancien dirigeant, les deux repreneurs, lauréats du réseau Entreprendre, ont déjà apposé leur griffe. Quel est l'objectif dans trois ans ? « Que les gens soient bien chez nous ! Si on a l'équipe, on gagnera », répond d'abord Philippe Devaux. Au-delà du discours, de premières mesures ont déjà été introduites comme l'intéressement, la promotion interne et déjà trois recrues, « et on recrute encore ! »
Le contexte des matières premières, de l'énergie, d'approvisionnement en pièces électroniques, et plus largement de l'incertitude générale n'a pas rebuté les deux amis. « Si on n'est pas un minimum entrepreneur dans l'âme, on ne fait rien ! », dit Matthieu, qui revendique une perspective de croissance, pour aller capter de nouveaux clients, développer le bureau d'études, diversifier, voire même envisager une croissance externe, selon les opportunités. Et le site possède au demeurant des réserves foncières qui permettent de grossir et même de doubler l'activité injection, imaginent les dirigeants.
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