Le Ô Dit Vin, une nouvelle table en cœur de Pévèle

La maison ancienne qui faisait office de siège de la Communauté de communes de la Pévèle-Carembault a été élégamment restaurée par la famille van Haesebroeck. Préservant ipso facto le centre du joli village d'une probable verrue immobilière. Ce n'est pas un mince mérite. Elle en a fait un restaurant avenant au joli graphisme. Une rencontre inopinée avec l'ancien chef de La Chaumière, Guillaume Pinte, a complété la famille enthousiaste et de bonne volonté du « Ô dit vin » (ne pas confondre avec le « Aux dix vins » de Quiévrain !).

La décoration intérieure est dans l'air du temps, plancher clair, assises de couleur, mais les tables, nappées, sont espacées et la salle ouverte sur une belle terrasse.

La carte se cherche un peu entre classique et gastronomique à la mode avec son vocabulaire étranger : tataki (saisi, mariné) de thon et bouillon d'épices, œuf mimosa « revisité » avec un pesto de roquette, queues (4) de crevettes à la croûte panko (chapelure) et sauce thaï, os à moelle et ris de veau, escargots au beurre d'ail et persil, pièce du boucher, râble de lapin au cidre, coquelet, salades César et océane (dans une version personnelle) ; mais elle est heureusement complétée par une suite de suggestions gourmandes qu'il faut voir sur la table : filets de caille sauce mandorla (amande), cuisses de grenouilles persillées, pigeonneau, côte à l'os 550 g, araignée de veau échalottes.

Pour notre part, après la mise en bouche, gougère et petite bouchée de saumon sauce curry, nous avons opté pour les escargots, pas trop cuits comme il faut dans une sauce bien relevée, et le copieux os à moelle flanqué de parcelles de ris de veau; pour suivre un râble de lapin au cidre, sèchement garni d'une polenta au poivron et un beau pigeonneau façon grand mère (sans doute pour bonne-femme, c'est à dire oignons grelots et lardons frais ou demi-sel), pas trop cuit, et avec des encombrants lardons fumés comme d'ailleurs le râble. Bien nous prit de demander des frites repérées sur des tables voisines, car elles étaient excellentes, fines et croustillantes.

Pour finir en desserts, un « kiwi dans tous ses états » qui aurait mérité un état plus mûr et une pavlova aux fruits (meringue crèmée).

L'œnophilie de la maison s'affiche au-delà de son nom avec un imposant meuble-cave en verre de la salle, une très jolie cave sous plancher de verre au salon et une carte des vins très dense notamment en Bourgogne ; mais le service des vins au verre ne se montre pas à la hauteur de cette ostentation, vins peu enthousiasmants, servis sans faire goûter, glacés pour les  et bourgueuil, et avec un saint-estèphe manquant, sans proposition de remplacement.

Le service n'en est pas moins accueillant, aimable et sympathique. Le site Internet est fort bien fait et présente les photos réalistes des plats.