Du nouveau fort prometteur dans le vieil Ascq

La nouvelle table Origines enrichit avec charme la rénovation réussie du centre historique d’Ascq. Une adresse au potentiel certain.

Nous sommes à quelques encablures du quartier d’affaires de la Haute Borne. Le centre historique du village d’Ascq, joliment rénové et entretenu, devant la pimpante mairie datant de 1832, s’est enrichi, en mai dernier, d’une nouvelle adresse de restauration dans l’immeuble d’angle à l’enseigne de la célèbre marque nordiste Motte Cordonnier, qui retrouve aujourd'hui une deuxième jeunesse. C’est là, dans cette brasserie simple que le sérieux chef patron Kevin Bertouille a décidé d’ouvrir sans tapage son restaurant d’une trentaine de couverts. Il a la particularité d’avoir commencé la cuisine après une licence d’université et d’avoir eu la chance d’y être initié d’emblée par Gaëtan Citerne, alors chef de Monsieur Jean, avec qui il est resté deux ans ; puis à la Laiterie avec Nicolas Gautier, aujourd’hui au Nature à Armentières (Eco121 n°83).

Il y propose des menus à l’aveugle, dont le seul choix est dans le nombre de plats, de 26 € le midi à 44-52 € le soir, et un poisson ou une viande du jour. Après les trois bouchées en amuse-bouche plutôt anecdotiques, une émulsion de haddock sur chou fleur en semoule n’était pas que du vent et vint nous rassurer par son caractère, malgré un poivre indien à queue peu présent. Suivit un pressé de tomate d’antan, salade de fleurs et caviar beluga très rafraîchissant. Puis une langoustine crue de bonne taille au citron confit et aneth sous une raviole de chou révéla une composition heureuse malgré une mirepoix un peu envahissante à notre goût. En plats, le dos de cabillaud au beurre blanc sur tombée d’épinards était très bien rôti, et le rumsteak de blonde d’Aquitaine de très bonne qua- lité et cuit comme il faut, échalote confite et ail noir, même s'il eut gagné à être mieux paré et porté par une bonne purée d’agria plutôt que par une émulsion de pommes de terre.

La pêche rôtie chantilly vanille et le parfait chocolat glacé brulé, caramel, pousse de réglisse firent des desserts de bon aloi. Les assiettes, montées sans sophistication inutile, ne se font pas un snobisme de la parcimonie.

La carte des vins présente un choix ouvert, le côtes du Rhône Domaine Perrin (27€) est très fin de nez comme en bouche, et le tautavel silex 2016 (42€) assure. Trois bières à la pression complètent le choix : La Chimay dorée très agréable, la Triple et la Moulin d’Ascq ambrée.

Voici une adresse à l’autre bout de Villeneuve d’Ascq qui en vaut largement bien d’autres. Gageons que le chef, nouvellement installé, sache persévérer, à l’abri des lubies, dans les côtés sympathiquement positifs de sa cuisine.

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