Maubeuge importe le croque-monsieur à la truffe de Christophe Scherpereel

La Rotonde renaît à Maubeuge en néo-brasserie parisienne, sous les auspices du chef lillois Christophe Scherpereel, sous la conduite de Maxime Grandel.

Le chef Christophe Scherpereel et son associé Olivier ont ouvert à Maubeuge une réplique de leur Quai de Lambersart. Ils ont choisi La Rotonde, un lieu emblématique par son histoire, son architecture de la reconstruction, sa position face à la puissante porte de Mons en pierre bleue et sur une avenue Albert 1er qui mériterait un ravalement inspiré.

La Rotonde fut, depuis la reconstruction de la ville, détruite à 90% lors la dernière guerre et reconstruite par l’architecte André Lurçat, un lieu bien animé. Elle sort d’une transfiguration réussie en néobrasserie parisienne par le groupe Lorban, qui n’a pas lésiné sur les moyens: en témoignent la cuisine en vitrine, le sol en mosaïque, et la conception de la salle aux banquettes rouge avec ses tables spacieuses nappées de blanc dans la rotonde vitrée.Voilà une ambition privée sur l’espace public qui mérite d’être saluée.

Christophe Scherpereel a confié ce second établissement à Maxime Grandel, formé à l’école hôtelière du Touquet, la Providence d’Orchies, puis avec Christophe Scherpereel lui-même à l’Esplanade et Christophe Hagnerelle du Val d’Auge de Bondues, deux chefs dont le savoir-faire et l’exigence peuvent inspirer toute sa carrière.

La carte est courte et le menu en 3 services à 25 € une aubaine qui change tous les 2 jours: pour aujourd’hui, ril- lettes de rouget sur sablé au parmesan, bœuf bourguignon ou filet de truite beurre blanc, profiteroles maison.

A la carte, nous avons particulièrement apprécié le mini welsh de la Tour d’Argent servi en amuse-gueule, le jambon cru gascon de Pierre Matayron, charcutier depuis 10 générations, le foie gras au naturel bien pressé, le saumon gravlax tranché épais et consistant, la confiture d’oignons caramélisés et fermes comme il se doit ; puis la langoustine rôtie sur tartare de shitake, la côte à l’os maturée goûteuse et tendre, le bœuf bourguignon au jus court, les profiteroles à la pâte croquante, tout cela est fort bien réalisé sur le modèle de la maison mère.

Bien sûr, il faut goûter la création d’anthologie de Scherpereel, le croque monsieur à la truffe (18 €). Nous mettons un bémol toutefois sur les deux purées sans onctuosité et les frites trop grosses et pas assez cuites (à 7 km de la Belgique !) qui n’étaient pas à la hauteur. Côté boissons, l’on n’est pas en reste avec une carte fournie de références de qualité, whiskies, digestifs, jus de fruit Milliat, bière pression Anosteke. Pour les vins, des choix judicieux comme le Champine, premières vignes de Côtes Rôties de Michel Gérin à 32 €, l’Alias, second vin du pauillac Château Croizet-Bages, le Beaumes de Venise Don Venitia, accompagneront gaiement les agapes. Le service féminin est aimable et alerte.