Cécile Backès : "Une réduction des subventions aurait un impact lourd sur l’emploi"
Gestion du calendrier, poursuite des créations, maintien du lien avec les spectateurs et les comédiens... Entretien avec Cécile Backès, directrice et metteur en scène à la Comédie de Béthune.
Comment se portait votre activité entre les deux confinements ?
Nous avions rouvert dans le strict res- pect des gestes barrières le 18 sep- tembre. Les règles sanitaires ont été mises en place assez facilement car nous avons eu le temps de les tra- vailler avec les équipes. Un fonc- tionnement de façon réduite est fai- sable, en partie grâce à notre petite salle dans laquelle nous avons pu ac- cueillir 50 spectateurs maximum. Notre rentrée de septembre a été, malgré le contexte, joyeuse avec l’ou- verture d’une nouvelle saison, habi- tuellement lancée en juin. Depuis, nous essayons de maintenir des liens récurrents avec d’un côté les specta- teurs et de l’autre les artistes.
Le nouveau tour de vis de l’Etat fin octobre n’a pas dû vous faciliter la tâche...
C’est pourquoi nous réfléchissons en interne à la mise en place de projets pour rassembler le public et les artistes. Je pense par exemple à la lecture de textes - de théâtre ou autre - filmée. En parallèle, un grand nombre d’associations restent ouvertes sur le territoire béthunois. Pourquoi ne pas se rapprocher d’elles pour collaborer autour d’événements communs ?
Comment gérez-vous le report de vos programmations ?
Qu’il soit compliqué ou non, le report devient impérieux. En ce moment, nous sommes en pleine création. C’est à cette pé- riode de l’année que nous mettons sur pied nos spectacles, ceux que nous produisons et ceux des compagnies associées à notre théâtre. C’est une activité que l’on ne peut pas aban- donner, surtout en ce moment où nous n’avons aucune alternative, comme par exemple celle de filmer les créations. C’est un sujet qui concerne tous les centres dramatiques de France. On se demande s’il ne faudrait pas consacrer une plus longue période à la création, quitte à décaler les spectacles à des périodes moins occupées dans le calendrier habituellement, comme celle des vacances scolaires. Mais tout cela nécessite une organisation en interne.
Peut-on dire que le contexte actuel est propice au développement de la Comédie de Béthune ?
Exactement ! L’ensemble du théâtre public s’interroge sur son évolution. Notamment via les outils digitaux encore peu utilisés dans nos structures. Je ne vois pas le tableau tout noir. La période n’est pas facile, certes. Mais nous devons en profiter pour repenser nos relations avec le public, et principalement les jeunes. Lorsqu’ils sont dans le cadre scolaire, ils représentent 45% de notre fréquentation ! C’est après que nous per- dons contact avec eux. Et l’une des raisons est le manque de discours de l’Etat sur l’importance de la culture. Nous devons accélérer notre transition numérique, comme les musées, pour apparaître dans le champ de vision des jeunes.
De quelles aides bénéficiez-vous face à la crise ?
La Comédie de Béthune est une SARL avec des missions de services publics. C’est notre particularité. Nos recettes viennent des subventions, de la billetterie et de nos tournées. Nous disposons d’aides ponctuelles dédiées au monde culturel dans le cadre du plan de relance. Ainsi que du chômage partiel. Ça nous aide beaucoup mais ça ne fait pas tout ! Notre crainte porte essentiellement sur nos partenaires financiers. Il se peut que la crise économique les mène à réduire la voilure de leurs subventions, ce qui aurait un impact lourd sur l’emploi.
Sincèrement, on se sent accompagné pour cette saison 2020, mais de vraies questions se posent quant à l’avenir. La Comédie aura une nouvelle direction l’été prochain, mais il est de mon devoir de m’assurer de sa pérennité et de son rayonnement sur le long terme.
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