Le Rozo réussit son transfert marcquois

Ouvert depuis mai, le Rozo a réussi son déménagement à Marcq-en-Barœul. Où l'a suivi la clientèle, dans ce lieu bien choisi et bien restauré.

Ils ont connu le succès rue de la Monnaie à Lille. Depuis mai dernier, au terme de deux ans de travaux, ils ont rouvert, cette fois au bourg de Marcq, entre l’église Saint-Vincent « et la rivière Marque et (...) un petit port de plaisance, propices aux promenades bucoliques » dans une ancienne imprimerie. Diego Delbecq et Camille Palleau (Marc Meurin puis Plaza Athénée, parcours qui peut enorgueillir) ont confié à l’agence Pollux (Paul Kuseni et Kristel Martin) la réhabilitation et l’adaptation des beaux volumes de ce site industriel. Tout a été l’objet d’une attention particulièrement efficace : la salle de restaurant quasi cubique, devant la grande cuisine vitrée, sous la haute toiture métallique, ceinte d’une mezzanine où peut être servi l’apéritif vespéral, le plancher quadrillé, le mobilier de juste hauteur, tables rondes es- pacées en noyer et fauteuils tulipes pivotants, dans les tons marron à beige clair, jusqu’au confort acoustique. Le résultat est tout simplement remarquable, sans ostentation.

Au déjeuner, sont proposés deux menus à 37€ et 64€ (le soir à 85€ et 105€). Ils sont précédés de trois amuse-bouche, une tartelette, carotte, poutargue à la pâte très fine, une bouchée de bonite garnie daïkon (navet japonais) juste croquant comme il faut, et une remarquable boule de pain soufflé fourrée de tomate et parmesan, de craquant et caractère bien affirmés.

Pour entrées du jour, « carottes, condiments estragon, kacha », quelques rondelles, bâtonnets et lamelles de carottes sur kacha (petite bouillie de céréales) et betteraves, gentiment parfumée ou « foie gras d’oie, haricots, raisins » en fins petits copeaux sur un fagot de haricots verts presque crus et quelques raisins secs réhydratés.

En guise de plats : une « poulette farcie, blette et bisque », suprême couvert d’une farce à la langoustine, à la cuisson mœlleuse et juteuse, accompagné de blettes en trois modes : côtes, feuilles cuites et en salade fine, dans une bisque finement parfumée ; le poisson de ce jour est une lotte, très bien parée, peu cuite, servie avec un riz koshi hikari (riz utilisé pour faire les sushis) et relevée à l’algue et d’une sauce légère.

Le dessert « poire, basilic et pignons », petits quartiers de poires cuites, glace basilic et petits cylindres de meringue, dans un format avant-dessert, est léger comme une bouffée d’air parfumé. Tout ceci, en quantité mesurée, servi dans des assiettes discrètes, est composée avec une technique minutieuse particulièrement pour le plaisir des yeux (et la photo).

La carte des boissons est très riche de références recherchées, rien moins que trois pages pour les champagnes. La sélection au verre, domaine de Balanca, richement fruité, le saint Emilion grand cru La Chapelle Lescours 2013, le rasteau du domaine Boutin, est très convaincante.

La maison est contente de son succès ; et la réservation long terme indispensable (à tel point que le site n’indique pas les jours et heures d’ouverture).

Ces articles peuvent également vous intéresser :

Publié le 01/09/2022 Didier Nicolas Détente

Du nouveau fort prometteur dans le vieil Ascq

Comme tous les mois, Didier Nicolas pose son regard indépendant sur un établissement de la région. Ce mois-ci, l’Origines, à Villeneuve d’Ascq.

Publié le 26/08/2022 Julie Kiavué Détente

Vincent Bonduelle : “Favoriser la rencontre avec des artistes de divers horizons”

Le commissaire d’expositions ouvrira ce mois-ci un nouveau lieu d’art contemporain éponyme à Lille.

Publié le 29/06/2022 Didier Nicolas Détente

L'Arborescence Il aurait pu s’appeler «jardin des curiosités»

Cette nouvelle table ambitieuse de la métropole a ouvert ses portes à Croix, sous la baguette du chef Félix Robert.

Publié le 31/05/2022 Didier Nicolas Détente

La Villa, une ambition gastronomique en rodage

L'ancienne maladrerie de l'avenue de Dunkerque renaît cette fois sous la forme d'un restaurant “bistronomique” sous la houlette du chef Theo De Decker, passé chez Bocuse.

Publié le 02/05/2022 Didier Nicolas Détente

Artchives : une découverte culinaire ... et architecturale

Les archives du Nord renaissent en un lieu très original mariant architecture industrielle, art et gastronomie. Qui vaut le détour.

Publié le 29/03/2022 Didier Nicolas Détente

Les Hauts de Lille : Du visuel, du visuel, rien que du visuel...

Le gastronomique du Casino Barrière ne propose que 3 formules à l'aveugle, sous la houlette du chef Anthony Pichon, arrivé pendant la Covid.

Publié le 25/02/2022 Didier Nicolas Détente

Maubeuge importe le croque-monsieur à la truffe de Christophe Scherpereel

Comme tous les mois, Didier Nicolas pose son regard indépendant sur un établissement de la région. Ce mois-ci la Rotonde, à Maubeuge.

Damien Laforce tient son exigence et son goût de la terre de sa grand-mère cuisinière en Flandre.
Publié le 27/01/2022 Didier Nicolas Détente

Belle balade gourmande au Braque

Voici une nouvelle table dont la personnalité nous a enthousiasmés, pas banale, et pas braque du tout.

L'hôtel particulier, ancienne résidence de dirigeants industriels, est devenu depuis plusieurs décennies un restaurant. Crédit : Le Petit Boulevard
Publié le 26/11/2021 Didier Nicolas Détente

Marcq-en-Baroeul : Renaissance réussie pour Le Petit Boulevard

L'hôtel particulier, ancienne résidence de dirigeants industriels, est devenu depuis plusieurs décennies un restaurant. Rouvert en mai dernier sous la houlette d'Anthony Chevallier et Antoine Flahaut.

Succès immédiat pour le chef Gérard Guille, venu du Westminster, qui a ouvert à Lille son Pureté en lieu et place du Rozo.
Publié le 27/10/2021 Didier Nicolas Détente

Le Pureté, une nouvelle table du Vieux-Lille qui vaut le détour

Succès immédiat pour le chef Gérard Guille, venu du Westminster, qui a ouvert à Lille son Pureté en lieu et place du Rozo.