La filière ferroviaire se joue de la crise

Projets, investissements, embauches... le ferroviaire multiplie les annonces prometteuses en région Hauts-de-France. Sous un ciel dégagé, au moins jusqu’en 2025.
Envolées. Les craintes liées à l’activité cyclique du secteur ferroviaire, courant 2017, ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Malgré l’arrivée brutale de la Covid au printemps dernier, entraînant le ralentissement, voire l’arrêt complet, des entreprises pendant plusieurs semaines, la filière se montre particulièrement dynamique. Cette année, Alstom recrutera « une grosse centaine » d’ingénieurs et d’ouvriers, portant l’effectif du site de Petite-Forêt à plus de 1 500 salariés. Dans les halls de fabrication, ce beau monde s’active autour des trains à deux niveaux de la SNCB, des rames automatiques du métro MP14 ou des RER dernières générations commandées par Île-de- France Mobilités. A Crespin, Bombardier emboîte le pas avec son « Plan 1000 » dévoilé début décembre (Eco121 n°106). 25 M€ d’investissements permettront de moderniser l’outil, de créer de nouvelles lignes et de recruter 400 collaborateurs. « Le métro RN19, les RER franciliens, les regio2N - dont les 33 rames commandées par la région Hauts-de-France (500 M€) - sont des projets importants qui nous offrent une charge globale soutenue pour plusieurs années. Mais aussi à nos partenaires, comme sirail qui recrutera plus de 70 personnes pour tenir la cadence », précise Bastien Cattelain, à la tête « du Plan 1000 ». De quoi offrir à la filière une paradoxale sérénité en ces temps troublés. « La filière n’a jamais été aussi dynamique, renchérit Olivier Baril, Dg d’Alstom Petite-Forêt. Mais nous restons vigilants, la crise pourrait retarder la signature de nouveaux projets et impacter l’activité à N+5 ».
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Le ferroviaire s’apprête en outre à un nouveau cap. Le mariage des géants Bombardier et Alstom fin janvier va créer le numéro deux mondial du rail, derrière le chinois CRRC. « Ça attirera forcément les projecteurs sur la région et l’ensemble de sa filière, poursuit Olivier Baril. Nos contrats en commun seront mieux exécutés car nous ne sommes plus concurrents. Nos moyens de production et nos compétences étant additionnés, nous pourrons mieux répondre aux exigences de nos clients ». Pour autant, « demain il nous faudra rester compétitifs », pointe Didier Fernandes, vice-président opérations chez Bombardier Transport France et Benelux. Qui poursuit : « Alstom et Bombardier sont reconnus pour la qualité de leurs produits, leur savoir-faire. Mais il y aura de la concurrence, ce ne sera pas facile. Bien au contraire ! »
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Bientôt des TER à batterie
Bombardier Crespin devrait assurer la majorité des études et des transformations de matériels d'un nouveau programme ambitieux annoncé fin janvier : les TER à batteries. 5 régions, SNCF Voyageurs et Bombardier Transport vont investir 38 M€ pour expérimenter cinq premières rames AGC bimodes à batterie, en substitution des deux moteurs diesel.
La mise en service est annoncée pour 2023. Dans les Hauts-de-France, 46 rames sont potentiellement concernées à terme.
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